Les Vagues |
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Petite réflexion sur les événements que nous vivons aujourd'hui |
Ce premier trimestre de l’année 2020, si vous lisiez les journaux, écoutiez les informations, se sont succédé sur nos ondes et dans nos pages, des vagues qui chacune a effacé celle qui a précédé. Vagues s’accompagnant de sentiments exacerbés. La première vague fut la libération de Patrick Balkany. Cette libération pour motif de santé est en soi humaine, pourtant nous avons ressenti une injustice criante : Qu’ont pu penser, à l’intérieur des prisons, des hommes et femmes ayant été incarcérés pour des raisons bien moindres, et aussi malades, mais qui n’ont pu bénéficier de cette mansuétude. L’affaire n’a pas fait long feu, et les forums n’ont pas eu le temps de se révolter, que la deuxième vague s’annonçait déjà, quasi le lendemain, et que P.B. aura eu la chance de se refaire une santé loin de la Santé. Ainsi avions-nous eu à peine le temps de nous offusquer qu’est arrivée l’énorme vague boulevardesque de l’affaire Griveaux. Pendant des jours ce fut la rigolade générale, le trio Dostoïevskien qui occupa notre attention, et qui par un effet « domino » changera les places de quelques uns, amènera Olivier Véran à devenir notre ministre de la santé, loin de se douter encore de ce qui l’attendait. Cette hilarité générale a été balayée à son tour par un sentiment de colère quand arriva la vague suivante, celle de la consternante soirée des Césars. Après le rire, la haine, chacun s’étripant, donnant son avis dans un sens ou dans l’autre, des « J’accuse » à tout-va. Pendant ce temps, et même déjà bien avant, très loin, un bébé tsunami se formait, montait en puissance, mais c’était si loin, nous regardions les villes fantômes, les drones suivant les passants, avec curiosité sans plus, nous étions tellement occupés par nos propres vagues. Quand le tsunami s’est rapproché, et qu’il est devenu une gigantesque vague, à nos portes, en Italie, nous avons commencé à nous inquiéter, et c’est ainsi que l’angoisse a suivi la colère. L’angoisse s’est transformé en effroi, la vague ayant franchi nos frontières et nous a submergé à notre tour. Oubliés les Balkany, Griveaux, Cézars, nous étions atteints dans notre chair. Je n’ose penser quelle vague pourrait effacer la dernière, c’est même inconcevable, un astéroïde s’approchant trop près de notre planète, des extraterrestres , ou le déluge ? A propos de déluge et de vague, j’ai lu un livre « Juste après la vague », de Sandrine Collette, qui m’interpelle particulièrement aujourd’hui, et qui ajoute aux sentiments divers traversés, l’Espoir, et nous en avons besoin.
Marie-Claude Strausz, mardi 24 mars 2020
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